LE PARADOXE DE CES HEROS "HUMANISTES"
"Je dirai
donc que je ne suis pas ni n'ai jamais été pour l'égalité politique et sociale
des noirs et des blancs, que je ne suis pas, ni n'ai jamais été, pour le fait
d'avoir des électeurs ni des jurés noirs, ni pour le fait de les former à
exercer ses fonctions, ni en faveur des mariages mixtes; et je dirai en plus de
ceci, qu'il y a une différence physique entre la race blanche et la race noire
qui interdira pour toujours aux deux races de vivre ensemble dans des
conditions d'égalité sociale et politique. Et dans la mesure où ils ne peuvent
pas vivre ensemble mais qu'ils coexistent, il faut qu'il y ait une position de
supériorité et d'infériorité, et moi-même, autant que n'importe quel autre
homme, je suis pour le fait que la position de supériorité soit attribuée à la
race blanche."
Propos signés: Abraham Lincoln.
A l'aube des futures élections présidentielles aux états-unis dans lesquelles l'un des candidats est, selon le "one-drup-rule" Noir, il est important de rappeler que ce dernier ne doit en rien son ascension à la belle philanthropie qui se cacherait dans le 13 ème amendement de l'abolition de l'esclave, mais aux luttes sans relâche de ces Noirs arrachés à leur terre "originelle", pour être déportés vers une terre qui est le symbole de la cruauté et de la vision que l'homme blanc avait ou a du reste de l'humanité. Car de l'extermination des indiens à l'insertion des Noirs aux états-unis, c'est l'expression de la déshumanisation de l'autre par l'homme blanc qui s'y traduit.
Même si Barack Obama, par crainte de la réaction de l'Amérique profonde (entendez non pas celles des autochtones amérindiens) se refuse à verser dans ce que les démagogues appelle "le racial", les américains profonds ne manquent de le lui rappeler ainsi que la règle de la goutte du sang.
A l'image de Schoelcher en France, et plus proche de nous De Gaulle, l'historiographie "universelle" voudrait que le sieur Abraham Lincoln fût admis par les "Noirs" comme leur libérateur ce, dans le vœu secret de présenter les Noirs comme des individus incapables de lutter pour leurs droits civiques, d'annihiler leurs luttes de libération à travers les 4 coins du monde et de les plonger dans une posture de soumission ou de reconnaissance quasi éternelle. Mais une soumission à une fiction, à une escroquerie. En ayant signé le 13 amendement de l'abolition de l'esclavage ou en impulsant le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848 ou même en prononçant les formelles indépendances des pays africains, le but n'était pas de rendre aux Noirs l'humanité qu'on leur dénie, mais de préserver les intérêts. Ces élans subits de philanthropie ne répondaient qu'à une seule et unique logique: la préservation des acquis par le leurre, par l'illusion. Et le présent confirme cette logique idéologique.
Faut-il reconnaître un seul mérite à ces héros aux paradoxes multiples ? Oui ! Celui d'avoir eu la vision de préserver leur idéologie par des tours d'illusions bien réussis. Abraham Lincoln comme Schoelcher ont compris avant le reste de leurs compatriotes qu'il n'était plus possible et salutaire pour le système de laisser perdurer la situation d'esclavage, de déni d'humanité, d'extermination dans lesquelles leur vision de l'humanité soumettait les autres qui ne sont pas "Blancs". La détermination affichée des "Noirs" de sortir du processus de leur mort idéologique est à l'origine de la subite philanthropie des uns et des autres. Le présent ne nous montre-t-il pas que cette philanthropie savamment orchestrée n'était que leurre qui jusqu'à ce jour continue sa course ?
La réalité ? Ces héros aux multiples paradoxes auxquels les Noirs devraient par des procédés huilés reconnaissance, allégeance et soumission ne sont tout simplement que l'expression de la négation des combats et luttes que, de tout temps, les Noirs ont menées pour arracher leur humanisation.
En quoi les Noirs sont-ils redevables à ces abolitionnistes pour leur chanter des louanges ? En rien ! N'ont-ils pas aboli leur propre construction pour en bâtir une bien plus meilleure ?
Y a t-il des leçons à tirer chez ceux des "Noirs" encore prisonniers de ces mensonges idéologiques de la doxa blanche en rapport aux déclarations sus-cités ? Oui ! L'emploi du verbe attribuer par Abraham Lincoln. Cette pseudo supériorité affichée n'est donc que le résultat d'une auto-attribution, de leur simple volonté, d'une incantation. Volonté de se convaincre d'une humanité au-dessus de tous, en déshumanisant, exterminant les autres peuples.
Il est donc de la volonté des Noirs de démonter ces mécanismes d'infériorisation, de déconstruire le schéma mental, de changer le référentiel abrutissant qu'on leur impose en réfutant des héros qui n'en sont pas pour autant de vrais, en s'identifiant à leurs propres héros, ceux qui ont combattu sans aucun calcul autre que celui de leur liberté. De Rosa Parks,
Marcus Garvey, Booker T. Washington, Frederick Douglass, Sojourner Truth, Toussaint Louverture, les
nègres marrons (Salomon “grand zoulou”, “Mine du Congo”, “le nègre Louis”, Manuel
Gueule rouge