151087 un numéro visionnaire
Hier 15/10/2008 , 21 ans déjà que disparaissait le capitaine Thomas Sankara, disparition sous le sceau d'un complot savamment ourdi et dont les rumeurs persistantes citent l'Élysée dans sa partie la plus françafricaine. L'Afrique déplore depuis 21 ans l'absence de l'un des plus ardents combattants du néocolonialisme et de l'impérialisme français, tandis que d'autres fêtent l'anniversaire de sa disparition.
Nombreux sont les gens qui fustigent le manque de probité, de maturité politique, de vision des dirigeants africains à l'instar de la classe politique française dont l'exercice est un classique; les médias propagandistes et bien d'autres. Mais à qui profite ce véritable déficit de vision et d'intégrité des "dirigeants africains ? AREVA exploiterait-il sans vergogne l'uranium du Niger avec de la vision ? Bolloré contrôlerait-il l'économie du Cameroun, Gabon et les autres avec de la vision ? La détention par de milliers de particuliers hexagonaux tout comme par la Banque de France des tonnes d'or pompé gracieusement et comme le souligne Gilles Labarthe dans son livre, "La France n'a laissé que des poussières d'or après son passage". * Tout ceci aurait-il été possible avec des dirigeants ayant de la vision et de l'amour pour leur continent ?
A qui profite le crime, les assassinats des visionnaires tels que Sankara, Um Myobé, Moumié, Lumumba et les autres ?
La dernière salve de Nicolas Sarkozy et sa bande qui, pour noyer le poisson, sont prompts à regretter que l'Afrique n'ait pas d'hommes intègres pour porter haut son flambeau devrait donner matière à réflexion aux Bongo, Compaoré, Biya, Wade etc.... A moins que ces derniers, comme il se dit, ne se sentent pas concernés parce que portant des passeports autres que ceux de leur pays ? Pour parler comme Sankara, "des moins africains".
Pourtant depuis les indépendances formelles, le capitaine Sankara est à n'en pas douter, le plus intègre des dirigeants de ces dernières décennies que l'Afrique ait connue, seul d'entre le pack de valets suiveurs et sans conscience, à avoir compris que l'Afrique n'aura son indépendance réelle que par un retour aux valeurs fondamentales et en imposant son point de vue tout en défendant sa Liberté. N'est-ce pas la raison de sa mort précipitée et programmée, ce refus de se faire dicter les règles par la plus françafricaine des chambres de l'Élysée ?
A l'image de bien d'autres tombés sur les recommandations venant des services secrets et autres pôles de l'empire, Thomas Sankara fait partie de ces vrais enfants d'Afrique qu'on aime lorsqu'ils se sont tus et qui continuent de remplir le carnet de chasse de la pieuvre Françafrique; carnet hélas pour les uns et heureusement pour les autres déjà bien fourni.
A la presse hexagonale et aux censeurs de la pensée, nous affirmons donc ces propos fort sages du capitaine Thomas Sankara: " Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos
travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture
innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. "
car,
" L’esclave qui n’est pas
capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet
esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la
condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère... "
Discours de THOMAS SANKARA a ADDIS ADEBA
DISCOURS DE THOMAS SANKARA AU SOMMET DE L'OUA d'ADDIS ADEBA Le 29 Juillet 1987. A peine 4 mois, la lâcheté et la fourberie des uns et des autres ont eu raison de cet enfant digne d' Afrique. Mais si le contenant n'est plus, le contenu continuera à faire de la graine. Sankara sera à jamais dans tout enfant africain qui aura compris son message.
* Citation extraite de " L'Or africain"; page 21.