Ces Chimpanzés qui se veulent intelligents.
Pour se moquer d’un plan de relance économique
maladroitement rédigé à son goût, le New York Post par le dessinateur
Sean Delonas, n’a rien trouvé d’autre qu’un chimpanzé à abattre.
L’imagination débordante de Sean Delonas n’ayant aucune limite, il
justifie le choix du primate et son exécution dans sa caricature, par
le fait qu’un chimpanzé ait été abattu par la police du Connecticut
après que celui-ci a défiguré une femme. Preuve que la réalité inspire
souvent la fiction. Mais est-on en l’espèce dans une fiction anodine ?
De Georges Cuvier à Sean Delonas
Cette œuvre de grande inspiration ne devrait surtout pas susciter
l’indignation de ceux et celles pour qui l’utilisation de ce primate
dans la stigmatisation, la deshumanisation, l’ensauvagement et
l’animalisation de l’homme noir, remonte à des siècles et théorisée par
des gens considérés comme de« grands hommes » en Europe ou aux
Etats-Unis.
Sean Delonas et le New York Post ne font donc que perpétuer une
tradition bien enracinée et que l’on masque par des ersatz de discours
sur les droits et libertés de l’Homme.
Et pourquoi le plan de relance de l’économie de Barack Obama
pourrait-il être intelligent, lui qui appartient à cette race incapable
de toute production intelligente du fait de sa non appartenance à
l’humanité. Sean Delonas qui a surement bien assimilé ses classiques
n’a pas oublié ou plutôt, s’est bien souvenu de ce que disait le
zoologiste français Georges Cuvier :
« La race nègre est confinée au midi de l`Atlas, son teint est
noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé ; son
museau saillant et ses grosses lèvres la rapprochent manifestement des
SINGES : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares
(...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s`approchent
le plus de la brute, et dont l`INTELLIGENCE ne s`est élevée nulle part
au point d`arriver à un gouvernement régulier. » G.Cuvier dans
« Recherches sur les ossements fossiles, Volume 1, Paris, Deterville,
1812 »
Toute indignation contre cette satire est synonyme d’entrave,
d’obstacle à la liberté d’expression chère à la pensée occidentale.
Pour avancer dans la défense de cette liberté d’expression, ses
défenseurs s’interrogent même s’il est encore possible de « critiquer »
un noir sans être taxé de raciste ?
Les partisans de cette caricature sans limite qui, comme celle de
Sean Delonas, est une incitation non masquée au meurtre d’hommes et
femmes dont le seul tort est d’avoir la peau noire, vous traitent même
de souffrir d’un trouble obsessionnel du voir du racisme partout.
Négrophobie et non Racisme
Racisme ? Une distraction sémantique pour noyer le poisson et faire
admettre tant bien que mal, une fois de plus, que sous le sacro saint
principe de la liberté d’expression, les noirs subissent de passer sous
les fourches caudines d’une caricature malsaine, qui pourrait aller
au-delà de simples mots. Tout est fait pour traiter par-dessus la
jambe, une question grave qui n’aurait pas trouvée même traitement s’il
s’était agi d’un autre groupe humain.
Le mot racisme n’a aucune pertinence scientifique qui tienne
lorsqu’on l’analyse par rapport à l’Homme. La race humaine est une et
une seule. Partant, on pourrait donc corroborer les thèses des
combattants de cet humour illimité et déraisonné, en réfutant
l’argument de racisme. Seulement, pas avec les mêmes arguments, encore
moins pour les mêmes intentions et raisons. D’un côté, il s’agit d’une
pernicieuse habileté à vouloir se soustraire des responsabilités d’une
telle abjection et ne pas assumer sa haine, tandis que de l’autre il
s’agirait plutôt de redéfinir un concept qui sert de refuge à des
individus malintentionnés. Il ne s’agit donc pas d’une caricature
raciste, mais d’une caricature hautement et dangereusement négrophobe.
Et là, réside toute la différence.
Sean Delonas et le New York Post jouent, en ayant conscience de
leurs actes, avec quelques uns parmi la pléthore de clichés de la haine
du noir qui n’est pas une invention d’aujourd’hui et dont le monde
occidental pratique encore plus en ce 21 émé siècle, avec une habileté
et subtilité à embrouiller n’importe quel individu non sensibilisé.
Décidemment l’élection de Barack Obama à la tête des États-Unis
n’aura pas encore dévoilé tous ses dessous et délié toutes les langues
dans une culture qui se veut pourtant égalitaire. Thomas Jefferson
lui-même n’affirmait-il pas déjà : « Je suis donc amené à penser, mais
ce n`est là qu`un sentiment, que les noirs, qu`ils forment une race
distincte ou qu`ils aient subi une séparation due au temps et aux
circonstances, sont inférieurs aux blancs quant au corps et à
l`esprit » Thomas Jefferson président des USA (in Gossett, 1965, p.44)
Source: http://www.camerounlink.net/fr/experts.php?nid=43842&pid=2208