LA DECISION DE DOUAI: Exception française ?
En cassant le jugement du tribunal de Lille du 1 avril dernier, jugement annulant le mariage de deux personnes (de confession musulmane ), pour cause de MENSONGE sur la qualité (virginité) par l'épouse, la cour d'appel de Douai ne vient-elle pas par cet arrêt exprimer une exception française comme on les affectionne dans l'hexagone lorsqu'il s'agit de s'opposer à d'autres cultures ? On se rappelle la floraison des exceptions françaises lorsqu'il s'est agi de ne pas laisser passer les musiques venant d'ailleurs dans les ondes radio, lorsqu'il s'est agi de contrer l'invasion de la langue anglaise etc... Il faut cependant souligner qu'il est possible de rompre un contrat de mariage pour cause d'impuissance sexuelle de l'homme (la précision vaut la peine) sans que cela pose problème. A moins que le but final du mariage soit l'ébat sexuel et qu'en la matière, l'homme soit soumis à une obligation de résultat.
Sans commenter la décision de justice, ce qui frappe l'observateur que nous sommes c'est d'abord le tapage politico-médiatique sur une affaire somme toute banale au regard d'autres cas de divorces qui pullulent et encore plus triste que le cas qui préoccupe les instances politico-médiatiques françaises. Des cas de divorce plus douloureux ont lieu sur le territoire et n'ont jamais été l'objet d'une telle cabale politico-médiatique. Mais le cas des époux de Lille perd toute sa banalité et rentre dans l'ordre de l'exceptionnel du fait de l'atmosphère d'islamophobie ambiante qui pèse sur la France depuis bientôt près de 7 ans. Sans verser dans la comparaison victimaire comme on le reproche très souvent à ceux qui se refusent à baigner dans le carcan de la pensée unique républicaine, force est de noter que le tapage politico-médiatique est toujours à charge lorsqu'il s'agit des affaires, des situations qui mettent en scène les gens de confession musulmane, les africains d'une part et de l'autre toujours au bénéfice des gens de confession juive pour ne pas la citer et autres. Combien de fois le déchainement politico-médiatique en faveur de certaines communautés s'est il heurté à des faits qui n'en étaient que des fantasmes de leurs auteurs ? On se souvient de cette fille de 13 ans qui a menti être lynchée parce que juive; du rabbin qui s'est auto mutilé en accusant de fictifs agresseurs arabo-musulmans, de l'agression fictive du RER D etc...
La seconde chose qui parait encore plus incompréhensible pour l'observateur est: le maintien d'une union pour laquelle les concernés se sont pourtant prononcés sans ambiguïté pour sa dissolution. Comment peut-on exceptionnellement instaurer un mariage forcé et contrevenir ainsi aux règles de logique, de droit et aux lois pourtant claires en la matière sous prétexte de la défense de la liberté ? Sous le prétexte de la défense de la culture, des us et coutumes françaises ? N'est-on pas là dans un cas manifeste d'une chasse à l'homme à l'aune de son appartenance religieuse, de son appartenance ethnique, de son appartenance culturelle ? Comment veut-on avoir des relations apaisées dans une société lorsqu'une frange de la population se voit presque toujours appliquer les mêmes règles qu'elle perçoit comme parcimonieuses, arbitraires.
La troisième chose qui surprend encore dans le cas de ces deux personnes c'est que l'on accepte que le Mensonge ne constitue pas une cause de rupture contrat. Car toute la finesse politico-médiatique a consisté à s'engouffrer et à amplifier la polémique sur l'objet pour faire passer sous silence l'essentiel qui est: la cause de l'objet. Car même si aux yeux de l'époux, la virginité pourrait être ou est une qualité substantielle du mariage, il n'en demeure pas moins vrai que la nature de cette qualité lui a été cachée. Qui peut aujourd'hui parier que s'il avait eu connaissance de l'état de la qualité de l'objet du litige, cet époux n'aurait pas accepté convoler en noces en faisant fi de ce qui est/était pour lui un préalable ?
En exprimant sous ces auspices son exception, n'est-on pas tenté de croire que l'exception française n'est finalement que le rejet de l'autre ? Cette situation est d'autant difficile à comprendre pour un pays, dont l'une des particularités première est l'invasion des autres. La prédominance du français (langue et autres expressions culturelles) des produits d'exportation qui plombent les produits africains et ce faisant les producteurs sur le continent par exemple, sont tant de preuves de cette invasion que la France refuse chez elle pendant qu'elle l'impose aux autres.