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MBOA
31 octobre 2008

ET SI AREVA était le plus grand esclavagiste au NIGER ?

Nous apprenons par la plume de Christophe Châtelot qu'une cour régionale africaine (la Cour de justice de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao)), condamne le Niger pour esclavage. Tout ceci est visible et lisible ici ou : Une cour regionale africaine condamne le Niger pour esclavage. doc

Il n'est pas question ici de flirter ou de surfer dans un angélisme béat et de réfuter en bloc les allégations du journaliste de "Le Monde". Cette partie du monde en effet est, tout comme le Soudan, la Mauritanie où cohabitent des populations aux obédiences religieuses différentes telles l'Islam, le Christianisme, le théâtre de frictions, de tensions et d'agissements répréhensibles et inhumains tels que le tribunal régional a eu raison de donner justice au respect de l'humanité de chaque individu via le cas de la jeune Hadijatou Mani. Et c'est l'occasion ici de décrier ces pratiques d'un anachronisme certain, d'une barbarie indicible dont on sait les racines bien encrées dans un leadership religieux (dans le cas de ces pays) entre les idéologues dogmatiques et obscurantistes de tous les bords.

Sans le dire, on note dans l'esprit de l'auteur de l'article, l'envie inavoué de mettre en exergue une idée qui obnubilent les historiens idéologues occidentaux: faire partager la responsabilité et ainsi réfuter l'unique responsabilité et implication sans commune mesure de l' Europe dans la déportation et la mise en esclavage (sans précédent dans l'histoire de l'humanité) pendant plus de 4 siècles les Noirs. Cette pratique dont la finalité était d'exterminer les Noirs par le travail. Il fallait tuer les Noirs en s'enrichissant en même temps sur leur dos. Viols et autres exactions étant également des réalités quotidiennes de ces esclaves Noirs. Cette tendance entérinée par les très excellents travaux de Olivier Grenouilleau Pétré dont on sait que l'auteur de ses  sources a eu l'honnêteté de dire que ses travaux ne sont pas fiables. C'est ce qu'on appelle bâtir une "vérité" sur du mensonge.

Sans vouloir aseptiser le calvaire de ces pratiques barbares sur les filles et les enfants par ces esclavagistes d'un nouveau genre, il est cependant important de signaler que les finalités, comparées aux pratiques occidentales d'antan et même de l'époque ne sont pas les mêmes. Et l'auteur le fait ressortir dans son billet lorsqu'il souligne par "   ". En tout esclave donc, habite un individu libre. Donc même sans rentrer dans un débat sémantique, l'esclave africain avait ou a un statut que l'esclave sous les conditions occidentales aurait envié. Son condition d'esclave étant limité dans le temps, alors que l'occident visait l'extermination de son esclave par le travail.

Que la CEDEAO dénonce et condamne cette infamie, nous ne pouvons que nous en réjouir, mais faut-il pour autant s'en réjouir ? Non ! Et nous devons nous emporter contre ces traitements de faveur selon que celui qui met en esclavage est fortuné ou pas.

Le cas AREVA

Qui n'est pas au courant des pratiques et des scandales du groupe AREVA au Niger ? Ces pratiques sont-elles différentes de la mise en esclavage décriée par la CEDEAO chez les individus ? En plus des expropriations pour permettre au groupe Areva d'exploiter l'uranium à sa guise en utilisant une main d'œuvre bon marché (emploi des mineurs) dans des conditions hygiéniques qui donnent des maladies et à court terme la mort, s'ajoutent l'état de stérilité chronique des femmes, la stérilité des hommes et autres maladies avec lesquelles naissent les quelques enfants qui ont la chance de voir le jour dans ces coins. La pollution de l'air par des particules radio-actives devenue une normalité pour les habitants de ces zones. Ainsi le rappelait Christopher Olgiati " Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n'y a quasiment aucune protection contre l'inhalation de gaz radon. La main d'oeuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l'exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants."

Oui ! Pour dénoncer l'esclavage, mais le faire sans esprit partisan et montrer les vrais "promoteurs" de l'esclavage. Et si les conditions de précarité que Areva pour ne citer que lui, favorisent ou sont à l'origine de la pérénisation de ces comportements en les encourageant ? Les conditions de travail des nigériens, des enfants dans les mines uranifères rappellent bien à s'y méprendre celles de ces noirs pendant l'Apartheid en Afrique du Sud et des esclaves dans les champs de cannes à sucre aux Antilles ou dans les champs de maïs ou de coton aux Usa. Et il est surprenant de voir que la CEDEAO ne soit pas aussi courageuse pour dénoncer cet esclavage à grande échelle qui se pratique au Niger par les groupe comme AREVA.

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Commentaires
P
Homme de terrain, j'ai constaté ce que pouvait être l'immensité des dégâts que Cogema-Areva a causé ou cause aux nigériens.<br /> Des populations livrées à une mort programmée, les eaux empoisonnées, l'environnement détruit, bref une catastrophe humaine et écologique.<br /> <br /> Dommage effectivement que la CEDEAO ou l'ONU ne réagissent à ces agissements.
MBOA
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