MON FRANC CFA: LA CRISE, connait pas.
Comme le nuage de Tchernobyl qui, à la vue des frontières françaises avait stoppé nette sa propagation folle, les autorités camerounaises par la voix du ministre des finances déclarait aux médias que la crise financière qui parcourt le monde a la même intelligence que le nuage de Tchernobyl à l'époque, de distinguer la zone Franc et ainsi épargner les 15 pays francophones encore sous les serres du franc CFA, cette monnaie de servitude et de colonisation, des ravages et drames actuels, résultat de la spéculation folle et sauvage. Yaoundé, la capitale du Cameroun, réunissait lundi dernier les ministres des finances des pays qui partagent encore la soumission à la France par la monnaie, sous la vigilance et la surveillance de Anne-Marie IDRAC, secrétaire d'état français chargée du commerce extérieur.
Y avait-il encore place à une critique objective, qui remettrait en cause le Franc CFA dont on connait les méfaits pour les économies des 15 pays africains francophones et les bénéfices et bienfaits pour le pays de Mme IDRAC ? C'est dire combien la musique était bien réglée, pour laisser transparaitre quelconque fausse note. Le hôte de la circonstance en la personne du ministre camerounais des finances, Monsieur Essimi Menyé, en bon chef d'orchestre résume les "assises de Yaoundé" par une formule laconique qui ressemble fort bien à celle à laquelle les français avaient dû se contenter avec ce qu'il est convenu d'appeler "le nuage intelligent" de Tchernobyl.
" on la sent passer, c'est du vent qui passe au dessus de nos têtes " ainsi s'exprime le ministre camerounais à propos de la crise. Quel bonheur pour nos amis camerounais et les autres des 14 pays de la zone franc CFA.
Monsieur le ministre des finances du Cameroun, nous apprend donc que la crise financière qui secoue le monde, les 15 de la zone franc ne la connaissent pas. D'ailleurs ils la voient voler sur leurs têtes. Nicolas Sarkozy ne pouvait mieux espérer; lui qui, le 27 septembre dernier, tançaient les africains de se montrer très frivoles en convolant avec le géant asiatique. Les propos du ministre camerounais des finances entérinent le fait que s'il y a un pays qui assimile bien les leçons dispensées par l'Élysée, c'est bien le Cameroun. N'est-ce pas dans ce même pays qu'un haut dirigeant affirmait être le meilleur élève de feu président François Mitterand ?
En d'autres termes, il vaut mieux être sous la cape et la coupe du Franc CFA, au lieu de rechercher son indépendance monétaire nous dit le ministre camerounais. Il vaut mieux que les 15 pays francophones continuent à être sous les ordres et joug du trésor français et financer ainsi la crise que traverse l'économie française, comme ils financement les errements budgétaires de ce pays depuis des années maintenant par le truchement de cette escroquerie monétaire au lieu de chercher leur autonomie. En conclusion, le ministre camerounais et ses homologues de la zone ainsi benie ferment toute voie à la réforme monétaire qui s'impose aux économies de la zone franc dont le CFA est le principal fossoyeur.
Un dicton bien camerounais dit ceci: " Impossible n'est pas camerounais " et le ministre camerounais vient d'en faire la démonstration et dément de fait l'adage qui voudrait qu'à l'impossible nul ne soit tenu. Même face à une affirmation qui trouve toute sa quintessence dans la zone franc comme celle de Lénine qui dit ceci: " Il n´y a pas de moyens plus subtils, plus sûrs de miner les bases
existantes de la société que de vicier sa monnaie. Le procédé engage
toutes les forces cachées des lois économiques dans le sens de la
destruction, et il le fait d´une manière qu´aucun homme sur un million
ne peut déceler ".
Dans tous les cas, l'économie française peut se permettre de s'exposer au froid, attrapper rhume et toux grave, elle peut se permettre des approximations et amateurismes en tous genres, les pays de la zone franc, continueront à lui fournir les mouchoirs pour se moucher, sécher ses larmes et continuer à resplendir, pendant que les larmes des africains continueront à inonder le sol aride somme toute.
Voila ce que Nicolas AGBOHOU nomme "le nazisme monétaire" qui se trame au vu et au su de tout le monde et personne pour dire "plus jamais çà".