"QUILES" contre "MUCYO": Une Affaire de légitimité.
Où a t-on vu le chimpanzé rendre coupable le singe lors d'un procès ? Nous enseigne la sagesse africaine. En d'autres termes comment peut-on être juge et partie à la fois ? C'est cette attitude qui caractérise aujourd'hui la France qui, fidèle à sa réputation et à sa ligne de défense, argue "illégitimité" et "manque de "impartialité" pour sa défense contre les conclusions de la commission rwandaise qui l'épinglent sans équivoque. Paris va même loin en soulignant un acte de vengeance de la part du Rwanda. Mais, soulignons le également, "tel est pris qui croyait prendre". A son propre jeu, la France vient de se faire dépasser par le Rwanda.
Ne dit-on pas que l'attaque est la meilleure des défenses ? Et Paris n'a lésiné sur aucune tactique pour appliquer ce principe, pour essayer de se sortir d'une énième "puanteur" qu'elle a remuée en Afrique et continue de remuer comme elle seule le fait avec brio en Afrique avec ses complicités locales mues par un égoïsme pathologique.
Gesticulation n'est pas encore justification ou preuve
Prise en flagrant délit de participation au génocide qui a fait plus de 800.000 morts, la France tente une opération séduction, de mains propres mais forte mensongère en formant une commission dit commission "Quiles". Sans surprise aucune, les conclusions de cette dernière ne reconnaissent pas la responsabilité de l'état français, malgré les éléments accablants.
Pour noyer définitivement le poisson et appliquer le principe de la défense par l'attaque; le juge Bruguière s'autorise une attitude qui traduit toute la condescendance française, tout le mépris qu'elle voue au continent en voulant la traduction devant le TPI du président Kagamé.
Réfutant les conclusions de la commission rwandaise dite " Mucyo", du nom de l'ancien ministre rwandais de la Justice qui a dirigé les travaux, les qualifiant d'inacceptables, d'illégitimes et partiales, la France fait preuve d'une amnésie sans commune mesure, celle là qui caractérise les coupables, plus grave, continue de croire en une pseudo grandeur (has been) que ses valets (Biya, Bongo,Wade et bien d'autres) lui assurent sur le continent. Pour combien de temps encore ?
Et la question suivante est: quels avaient été les éléments d'impartialité, légitimes et acceptables de la commission "Quiles" pour que ses conclusions soient celles qui doivent valoir et être admises par les rwandais et les Africains en général ?
"Les mains du gouvernement français sont entachées de sang"
Cette réplique des membres de la commission rwandaise est celle qui aujourd'hui tient la route et les agissements de la France sur le continent ne sont pas de nature à la contredire. La tuerie des ivoiriens désarmés en 2004 par l'armée d'occupation française ne peut que renforcer et donner raison aux tenants de la thèse de la participation française au génocide rwandais.
En essayant par tous les moyens de s'acheter une innocence dont elle est seule à croire, la France met en exergue son incapacité à assumer ses forfaits séculaires en Afrique. A t-elle jamais reconnu le génocide au Cameroun avec l'emploi du napalm et exploit dont se félicitait encore Pierre Messmer ?