LES PRIX DES COUARDISES
Thomas Sankara: "L'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère..."
La stupéfaction, l'émoi et bien d'autres sentiments animent aujourd'hui la communauté "noire" de France face la détermination de la classe politique française et en particulier du sarkozysme à établir d'autres rapports avec elle, basés sur la répression sauvage et arbitraire, le déni de tous les droits et la chasse à l'homme concernant les individus issus de cette Communauté. Le "sarkozysme" dont l'autre caractéristique essentielle en plus du bling-bling, du clientélisme est: son irrépressible obnubilation à humilier l'Afrique pour ne pas dire les "noirs" par une rhétorique, produit d'une grande incurie qu'une simple expression de méchanceté gratuite et primaire.
Face à une telle démonstration d'incurie et d'incompétence, on comprend aisément les propos de François Mitterand, perçus comme narcissiques à l'époque, lorsqu'il se considérait comme le dernier "grand" président de France.
La sagesse populaire nous apprend que l'on a les gouvernants que l'on mérite et les français ont, celui qu'ils méritent, quelles que soient les raisons de ce choix. Dans le cas des "noirs" de France, on peut également dire qu'ils ont le traitement qu'ils méritent.
Lorsqu'on fait le choix du fourvoiement, de la compromission, de la félonie, du déni de soi alors il n'est pas surprenant que le résultat soit celui que l'on connait aujourd'hui en France où, le pouvoir en place ne fait l'économie d'aucune humiliation envers les noirs. Lorsque l'on va jusqu'à quémander, s'agenouiller devant l'autre pour vous reconnaitre comme son alter-égo, le résultat est hélas l'avilissement. Les dernières humiliations en date sont le déni de justice à l'endroit de Pierre-Damien Kitenge et l'arrogance d'un Henri Guaino qui enfonce le clou un an après l'injure certes empreinte d'une incurie notoire retentissante et somme toute attristante de son auteur à l'endroit de l'Afrique, mais preuve du manque de considération que les autorités françaises ont des noirs en général et la cause de tout cela ? Le besoin quasi pathologique de certains parmi ces derniers, à chercher toujours à plaire et oubliant que: "La clé de l'échec est d'essayer de plaire à l'oppresseur". A se demander quelle humiliation ferait prendre conscience aux noirs de la nécessité de se décider enfin à se défaire de l'emprise ?
Pourtant, les exemples de déception parmi ceux qui ont cru à une reconnaissance de l'oppresseur sont nombreux; mais comme il est dit précédemment, le mal doit être pathologique pour que nombre de noirs continuent dans cette voie de la mort par procuration, oubliant le proverbe qu'Aminata Traoré nous rappelle dans son roman* :"Les mêmes
mains qui vous applaudissent quand vous montez sur le trône, sont
celles-là qui applaudissent également quand vous chutez " et modestement on pourrait rajouter à cette citation: "sont celles qui vous aident à chuter".
Alors toutes les jérémiades auxquelles nous assistons de la part de cette communauté, ne sont à classer que dans ce que nous apprend l'autre adage: "Les chiens aboient, la caravane passe" et rajoutant à cet adage une boutade révélatrice de ce que l'on pense du nègre: "on s'en fout des nègres à Paris ". Oui! La caravane sarkozyenne continue impassiblement son chemin, car elle sait bien que les chiens en face ne savent et ne peuvent que hurler et incapables de mordre, car à la vue de l'os, ils rentrent savamment et joyeusement leur queue.
* "Viol de l'imaginaire" de Aminata Traoré.