UN TIENS VAUT MIEUX QUE DEUX TU L'AURAS:ou l'inexistence politique des Noirs
Billet publié, avant l'avènement de Nicolas Sarkozy, et peut-être en accord avec l'actualité ?. L'original ici
Dans une tribune intitulée "Le 21 avril 2002 : l'escroquerie
républicaine", je terminais mon propos par ces citations : Gobineau «
Il n'est d'histoire que Blanche », Caillois « Il n'est d'ethnographie
que blanche » auxquelles j'y accolai ma modeste remarque « Il n'est de
politique en France que blanche ».
Les transactions préélectorales des prochaines élections
présidentielles mettent à nu, une réalité que certains de nos
concitoyens connaissent, mais qu'ils ne veulent visiblement pas
combattre rappelant le titre démagogique de mon point de vue du livre de Axelle Kabou sur
l'Afrique.
Dans le contexte français, ceci
donnerait avec cette cruelle vérité hélas « Et si les Noirs
refusaient-ils l'engagement politique ? ». Le déficit de la présence
des minorités Afro Caribéennes dans la politique en France en plus de
tirer sa source sur un manque de poids économique,
vient aussi de son refus de s'engager politiquement dans des structures qui les représentent et créees par eux. A
défaut de peser économiquement, c'est comme si les concernés avaient
délibérément fait le choix du voilage politique, préférant se greffer
dans des pseudos partis qui ne les accueillent que pour attirer
d'autres voix électorales, pourtant l'option de peser politiquement
étant à mes yeux, une des voies, pour infléchir la tendance régnante
qui voudrait que le Noir ne soit contraint qu'à subir le diktat de ceux
qui occupent les feux des projecteurs, donc de spectateur éduqué.
Le constat nous le faisons depuis des
décennies pour ne pas dire des lustres, l'incapacité, l'aboulie, le
refus systématique des partis politiques en place de gauche, de droite,
des extrêmes, de centre etc. de mettre au centre de leur préoccupation,
la question du citoyen afro-caribbéen au cœur des débats, dans la
problématique de celle de la représentation dans les institutions
républicaines et l'autre non moins négligeable de la Négrophobie.
Les valeurs républicaines si chères à
tous ces fabulistes, restent du domaine du factice dès lors qu'il est
question de les rendre fonctionnelles pour ces populations dites
minoritaires noires.
Si l'égalité s'applique chez ces populations, ce n'est
qu'en termes de devoirs, d'obligations et non en droit. Preuve de cette
inertie dans l'action et de ce manque de volonté est la création du
concept de l'égalité des chances avec un ministre alibi pour ne pas
dire de façade.
Là où devrait s'imposer l'égalité des droits, le concret;
le hasard, l'hypothétique viennent vernir et tromper une fois de plus.
Les valeurs républicaines de ces affabulateurs, dont
l'exclusion est le leitmotiv bien que ne voulant l'admettre, sont
idéologiquement et fondamentalement négrophobes, dans leur expression
vis-à-vis des minorités noires.
Prompts à les brandir quand il faut faire du zèle, et
paradoxalement à empêcher leur application dans le réel, dans leur concrétisation. En la matière la Gauche (toute la Gauche) est maître. Alors que ces valeurs républicaines auraient tout leur sens et leur
signification si les "minorités" en parlaient à titre
d'exemples concrets.
Les récentes pérégrinations de
Christiane Taubira, réduite à « jouer sur le banc de touche » en
attendant une éventuelle hypothétique sure victoire de Ségolène Royal,
plus digne selon l'establishment de représenter les femmes de gauche,
pendant que Marie-Georges Buffet et les Clémentine Autain ne se
résignent pas à se lancer dans l'arène des élections, prouvent une fois
de plus l'insignifiance du Noir dans la société française.
Héritera notre TAUBIRA d'un fauteuil de ministre dans le
futur gouvernement de Royal, toujours est-il que ce poste, comme celui
à son époque de Koffi Yamgnane et celui de Azzouz Beggag actuellement,
même s'il s'en défend et nous le comprenons, sera un poste de
consolation, de « chut ! Prenez ceci et taisez-vous »
Et comme disait Aimé CESAIRE, une foule qui ne sait pas
faire foule. Chacun roule pour son Ego et pour son Ventre ; ceux d'en
face l'ont compris et c'est pour cela qu'ils se contenteront de taire
les velléités en lâchant quelques miettes vite récupérées.
Avec beaucoup de joie, certes un peu
de maladresse dans la déclaration, mais l'important est dans le fond,
j'ai accueilli la nouvelle de KEMI SEBA, qui disait se présenter aux
élections municipales de la ville de Sarcelles.
D'aucuns diront un effet d'annonce, une provocation, mais
je pense que ce n'est aussi que sur ce terrain que les choses
changeront. Et vaut mieux une provocation, qu'une résignation rampante
pour emprunter le qualificatif à Max Gallo. Il faut investir, envahir
le champ politique, le seul qui rendrait audibles et visibles les
problèmes auxquelles sont confrontées les minorités noires.
Le manque de visibilité dans lequel sombrent les minorités
noires est dû à leur absence tant sur le plan économique que politique.
La frilosité, l'inertie dans lesquelles, les partis politiques de
droite comme de gauche, ont baigné
ces dernières, montrent
davantage les limites des soi-disants valeurs républicaines et font tomber les masques d'une république qui se fourvoie dans ses mensonges.
Personne n'aurait osé insulter les Juifs dans ce pays et
gagner les élections comme l'a fait Chirac par exemple ; personne ne
peut mépriser d'autres minorités et être à l'aise comme le sont tous
ceux qui s'en prennent aux Noirs, Finkielkraut et bien d'autres
lugubres personnages ; tout ceci à cause d'une inexistence économique,
mais surtout politique. Et aujourd'hui l'immigré somme toute, devenu français et président nicolas Sarkozy vérifie le principe selon lequel "offenser les noirs, ne nuit en rien à la société et à l'ascension sociale de celui qui le fait".
Alors, au lieu de se morfondre et à toujours attendre la
matérialisation ou la réalisation des promesses qui ne seront jamais
tenues, l'adage nous enseigne « qu'un tiens, vaut mieux que deux tu
l'auras ». La légèreté, le manque de poids de la minorité Noire est
sans commune mesure à se demander si elles en sont conscientes, ou
alors elles en sont conscientes mais refusent d'agir. Dans tous les cas
de figure, c'est affolant !
Au lieu d'attendre de répondre aux
chants des sirènes, si elles veulent bien chanter, composons les nôtres
et nous verrons que les autres viendront les écouter voire nous les
demander en toute humilité. Tout citoyen de cette minorité se doit de
réfléchir dans cette direction comme font les autres. Au lieu de poser
la question en termes d'attente de ce que le Parti Socialiste ou
Communiste
et même les droites diverses vont me proposer, vaut mieux se dire: qu'est-ce que je fais
pour que ces "chacals" viennent se prosterner ? La réponse est claire
: il faut agir !
Créer des partis politiques qui répondent à mes exigences
! Investir le sillage politique pour que ma voix/voie soit entendue et
suivie, pour que je pèse dans le choix et la discussion. Afin que les
valeurs dont on nous chante à longueur de discours sur les plateaux
deviennent fonctionnelles pour moi, bref pour que j'existe enfin.
Je terminerai mon propos par ces
remarques qui s'imposent encore à moi "la nature a horreur du vide" et "
on est jamais mieux servi que par soi même " . Nous avons laissé
pendant longtemps des espaces inoccupés et ceux-ci ont été occupés par
d'autres, qui nous disent ce qu'il faut faire, qui nous servent comme
et quand ils veulent bien le faire ; il est temps d'aller à table se
servir et non attendre qu'on nous serve, de décider de faire ou de ne
pas faire.
Un seul mot : Investir les espaces politiques et autres!
Ce n'est que par là que se gagnera le combat contre l'oppresseur
qui lui, l'a bien compris et fait tout pour dresser des obstacles.
C'est pour cela qu'il faut aller vers cette alternative qui s'offre à nous aujourd'hui: Alternative Démocrate. Parti politique naissant que Claire Aymes a le courage de mettre sur pieds et qui attend que chaque "minoritaire " vienne s'y investir pour y apporter sa pierre à l'edifice et construire un grand parti.
contact: alternativedemocrate@yahoo.fr
PS: En bleu, les parties rajoutées au texte original. Certaines ont aussi été enlevées pour l'adapter le mieux à l'actualité.