QUE RESTERA T-IL DE LA COPROLALIE DU PRESIDENT FRANCAIS AU SENEGAL ?
Dans un billet que je publiais, il y a quelques mois, "LA COHERENCE PRESIDENT SARKOZY SAUVERA L’AFRIQUE ", je soulignais l’élection de Nicolas Sarkozy à la tête de la France comme un acte salvateur pour les Africains et l’Afrique.
Mais ceci ne sera
possible que si tous les africains méditent sur ces propos sages de Thomas
SANKARA : « L’esclave qui n’est pas
capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet
esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la
condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte
libère... »
Ou, comme l’affirmait Malcom X : "Il n’y a pas de révolution pacifique. Il n’y a pas de révolution non-violente. La révolution est sanglante. La révolution est hostile. La révolution ne connaît pas de compromis. La révolution retourne et détruit tout ce qui se met en travers de son chemin. Si vous n’êtes pas prêts à user de la violence, alors effacez le mot révolution de vos dictionnaires !"
Les africains doivent s’affranchir de l’illusion dans lequel ils sont bercés depuis des siècles, par les mêmes dont "l’attitude magnanime" d’aujourd’hui tire pourtant sa source de leur esprit de prédation, de leur capacité à détruire l'autre en le dépouillant et dont le terrain par excellence de ces pratiques est l’Afrique.
Depuis sa dernière sortie
verbale à l’université Cheikh Anta Diop, la coprolalie du président français a
eu pour conséquence de susciter la colère de certains africains. Mais qu’est-ce
que donc une colère qui ne combat pas ses causes ? Car une fois de plus
les africains baigneront dans le mirage que la France en particulier sait
bien leur servir au point de mépriser l’avertissement parmi tant d’autres que
CHEIKH ANTA DIOP lançait : "Chaque
fois que les colonialistes nous invitent à une collaboration pour un progrès
commun de nos deux peuples ils ont en arrière pensée d’arriver, avec le temps,
à nous supplanter. Voilà pourquoi, tout ce qu’ils nous offrent n’est qu’un
vaste mirage qui peut égarer un peuple entier, grâce à la complicité de
quelques-uns…. "
En se présentant comme celui
qui sauvera l’Afrique (cet automatisme, ce sentiment de suffisance qu’ont les
occidentaux lorsqu’ils sont face aux africains), après les avoir copieusement admonestés
et injuriés, Nicolas Sarkozy reste cohérent avec l’esprit des rapports qu’il
entend entretenir avec l’Afrique et ses enfants. Et cette attitude se traduit
aussi sur le territoire français par l’impunité de tous les actes négrophobes,
et les politiques d’exclusion qui visent les ressortissants africains.
Or quelque soit le tollé, la colère, l’indignation
suscités chez les africains par l’attitude, les propos de Nicolas Sarkozy,
cette colère n’aura un sens que si elle aboutit à changer les mentalités, non
pas des idéologues dont c’est le mode de fonctionnement, mais celle des
africains à considérer que la France
comme l’occident tout entier sont en guerre contre l’Afrique. Tant que les
Africains s'obstineront à considérer les Occidentaux comme des amis, l’Afrique sera vouée à
subir les violences d’un ennemi qui avance toujours masqué.
En
guise de conclusion, j'emprunterai à la journaliste Nathalie YAMB dont la
pertinence de l’analyse est remarquable cette citation que je fais mienne en l'adaptant à cette tribune: Nous ne connaissons pas avec
certitude la clé du succès. Mais la clé de l’échec est d’essayer de plaire à
l’oppresseur. Nous ne détestons pas les français, ni les occidentaux en
général, nous détestons l’oppresseur. Et s’il arrive que l’oppresseur soit
français, ou l’occidental en général, alors nous le détestons. Quand il
arrêtera de nous opprimer, nous arrêterons de le haïr. En ce moment, en Afrique
dite francophone, l’oppresseur, l’ennemi, c’est la France.