Le président français
Nicolas Sarkozy a exposé, jeudi 26 juillet à Dakar, sa vision d'un nouveau "partenariat"
entre la France
et l'Afrique, appelant celle-ci à s'engager vers la bonne gouvernance et à ne
pas "ressasser le passé", tout en reconnaissant que la
colonisation avait été une "grande faute". Lire la suite sur www.lemonde.fr.
Au Sénégal, le chef de l'état vient de faire la démonstration de l'art de la négation en prenant le soin d'enrober celle-ci avec des mots savamment choisis. Dissection de l'enseignement du dolorisme aux Africains. C'est comme si vous alliez à Auschwitz et dire que le nazisme seul ne peut expliquer les dégâts commis.
Nouveau Partenariat
Toute la panoplie du
vocabulaire mensonger, dolosif est en marche. Depuis quand existe l’ancien
partenariat ? Ainsi parler de partenariat consiste à mentir aux Africains
qu’ils sont considérés par lui comme alter ego. Quel grand exercice de roublardise grandeur nature!
Lisez ne serait-ce que
les « servitudes du pacte colonial » pour comprendre ce qu’est l’ancien
partenariat dont il est question.
Aveu ou discours politique (Mensonge
endormant) : Colonisation faute grave
Celui qui, il y a
quelques jours glorifiait les bienfaits de la colonisation, regrettant d’ailleurs
qu’elle ne se poursuive, changerait-il subitement de propos ?
Il faut reconnaître que
le président français aime bien entretenir, cultiver la confusion, ce qui lui
vaut d’ailleurs le doux et joli sobriquet de professeur Confusius. Mais de là à
se renier, il ne faut pas se laisser abuser. Cette reconnaissance de la
colonisation comme « grande faute » est un leurre, un de plus. Mensonge,
d’abord pour calmer la presse dissidente locale et la population qui ont copieusement
hué le nouveau chef de Abdoulaye Wade, ensuite pour continuer à endormir les
Africains en leur inoculant des anesthésiants pour les empêcher de désacraliser les relations de dupes entretenues depuis des lustres.
« Faute grave » : Tuer des peuples
est une faute ?
"Je ne suis
pas venu nier les fautes ni les crimes, car il y a eu des fautes et il y a eu
des crimes"
Preuve que le président
Sarkozy ne se renie pas et qu’avec un peu de patience, on finit toujours par
retrouver le négrophobe caché en lui et chez tous ses amis Max Gallo etc..
Dire qu’il n’est pas venu
nier les fautes et crimes est la preuve même qu’il nie chaque jour que dieu
crée, ces actes. Cela suppose qu’il se sent coupable d’un propos négationniste
tenu quelque part.
Prononcerait-il une telle
grossièreté devant le CRIF par exemple ? NON.
Qualifier la colonisation
de faute grave est un euphémisme, un diluant, une négation même des crimes
commis au nom de a colonisation. Le président Nicolas Sarkozy est resté fidèle
à son discours d’investiture et à sa vision de l’histoire qui consiste à
considérer les cadavres qui jonchent les voies de la civilisation occidentales
comme de simples faits sans grande gravité.
Les ravages de la
colonisation en termes humains et économiques sont de loin plus graves que ceux
du nazisme et dire que la colonisation est un "grande faute", reviendrait à
conclure que le nazisme avait lui été une "faute mineure".
Cet enseignement du
dolorisme aux Africains ne date pas d’aujourd’hui et ne sera pas prêt de s’arrêter
si les Africains eux-mêmes n’y mettent pas un terme. Vous faire souffrir est
bien pour vous est la devise des pratiques faites sur le continent noir par les
idéologues.Ceux des incrédules qui
ne veulent pas voir, ce que représente ce président pour eux, peuvent toujours
continuer à boire ses propos.
« Faut pas ressasser le passé » : Déni du devoir de mémoire aux Africains
Vous en faut-il plus pour
comprendre que le prestidigitateur en chef est en plein exercice de négation ?
Ne pas ressasser le passé, c’est pourtant le contraire qui vient d’être fait en
France, il y a quelques jours avec le 65 émé anniversaire de la rafle de Vel’D’Hiv,
avec la célèbre phrase de son premier ministre "Leur faute n’est
pas votre faute, leur honte n’est pas votre honte, a-t-il poursuivi,
s’adressant aux jeunes Français, mais il y a dans leurs actes une horreur qui
doit devenir la vôtre, un dégoût qui doit soulever vos coeurs comme il a
soulevé le nôtre."
Ce qui est bon pour un
jeune français voire européen, n’est pas bon pour un jeune sénégalais voire
africain. Faire passer l’esclavage et la colonisation comme des bienfaits est
et restera l’objectif du président Sarkozy et croire une seule parole qui sort
de la bouche de l’occupant de l’Elysée, est un acte d’autodestruction.
Tout flatteur vit aux
dépens de celui qui l’écoute. Les Africains aiment bien écouter les flatteries
de leurs partenaires en chef chez les français, et le résultat on le voit. Voilà ce que fait le président pour entretenir le "passé", 500.000 euros par an. voir ici
Mais "la colonisation n'est pas responsable
de toutes les difficultés actuelles de l'Afrique, Elle n'est pas responsable
des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux", ni des
"génocides", des "dictateurs", du "fanatisme",
"de la corruption et de la prévarication (...), des gaspillages, de la
pollution."
Avec impatience, j’attendais
cette conclusion plus que logique de cette logorrhée dolosive et anesthésiante.
La conclusion qui désaxe, désarme ceux des intellectuels africains, les progressistes
Noirs qui ne voient d’ailleurs aucun rapport entre la colonisation et l’état
actuel de l’Afrique.
Monsieur le président, au
point de vous déplaire davantage, la colonisation est responsable de toutes les
difficultés actuelles de l’Afrique. Elle a crée, les dictateurs qui
ensanglantent le continent, elle a favorise la corruption et tous les autres
maux que vous citez pour vous extraire et confirmer somme toute que vous êtes
bel et bien en droite ligne de votre idée.
Ruben Um Myobe, Amilcar
Cabral, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, Thomas Sankara et j'en oublie volontairement des masses: ces noms comme bien d’autres
sonnent comme des produits exotiques à vos oreilles, mais je vais vous dire ce
qu’ils représentent. Je le disais déjà lorsque vous parliez de subir l'immigration ici.
Ils sont tout le
contraire des maux que vous citez pour dédouaner les ravages de la
colonisation et de ses conséquences. Savez-vous exactement ce qui s’est passé
avec ces gens ? Ils ont été exterminés, lapidés, torturés par les soins de
vos services secrets.
Ces gens avaient pensé
une Afrique saine, travailleuse, démocratique et qui discuterait d’égal à égal
avec la France et l’occident c’est-à- dire comme "Partenaires". Ce qui avait pour suite
logique d’empêcher ce que vous dites vous-même ici "Le colonisateur est venu, il a pris, il
s'est servi, il a exploité, il a pillé des ressources, des richesses qui ne lui
appartenaient pas. Il a dépouillé le colonisé de sa personnalité, de sa
liberté, de sa terre, du fruit de son travail."
Mais hélas le
colonisateur a arraché la vie à ces personnes, pour se faciliter le pillage des
ressources et des richesses.
La colonisation est responsable
de tout et les maux que vous attribuez aujourd’hui aux Africains, ceux qui
aujourd’hui agissent comme dictateurs, fanatiques sont ceux-là mêmes que vous
fréquentez et qui vous garantissent l’accès aux richesses au détriment du
peuple empêchant la bonne gouvernance. Bien sûr qu'étant des Africains, il est aisé de brocardé tous les Africains , mais vous oubliez de dire qu'ils sont pour la plupart vos bras armées sur le continent.