Dans son excellente préface « Orphée noir », Jean Paul Sartre interrogeait :
"Qu'est ce donc que vous espériez, quand vous ôtiez le bâillon qui
fermait ces bouches noires ? Qu'elles allaient entonner vos louanges ?
Ces têtes que nos pères avaient courbées jusqu'à terre par la force,
pensiez-vous, quand elles se relèveraient, lire l'adoration dans leurs
yeux ?".
C'est
curieux que parmi la brochette bien garnies de penseurs que compte
l'idéologie, qu' aucun n'ait eu la présence d'esprit de poser les
bonnes questions comme celles que pose Jean Paul Sartre.
Même
s’il est intéressant de faire remarquer que le bâillon, les bouches
noires se sont chargées de l’ôtez sans attendre la clémence de
l’idéologue. De la brute épaisse qu’il était, il a juste raffiné ses
méthodes d’oppression. Dans ces propos qui sont plus un constat logique
qu’un questionnement, JPS met en exergue toute la lucidité qui fait
tant défaut aux idéologues d’une part , le cynisme et l’hypocrisie qui
les caractérisent d’autre part. Ils se sont confinés dans leur
fonctionnement macabre qui consiste à toujours attendre du Noir,
adoration, docilité, jubilation et remerciement pendant qu’ils l’avilissent, le tuent par toutes sortes de ruse.
Mais
en arrachant le bâillon qui fermait sa bouche, le Noir ne l’a pas fait
pour redevenir docile, il ne l’a pas ôter pour chanter les louanges à
l’idéologue, mais pour lui dire Stop ! Basta ! Schluss ! Car, ainsi le
disait Albert Memmi "Lorsqu'un
opprimé a entrevu la possibilité d'être libre et qu'il accepte d'en
payer le prix, il est vain d'espérer encore la paix pour longtemps"
Les idéologues doivent dorénavant compter avec la réaction
non plus de soumission du Noir qui a décidé de ne plus accepter subir
les humiliations en tous genres. En d'autres termes, la docilité et la
passivité "ataviques" que l'on prête aux Noirs se sont transformées
en un volcan . Peut-être que l'idéologie compte s'appuyer sur
certaines brébis, pour continuer son travail de destruction massive,
mais plus rien ne sera plus comme avant.
Jeudi
dernier encore, France 2, dans une n-ième agression contre les Nègres,
reformulait les termes dans lesquels l’idéologie entend bâillonner les
bouches noires et courber les têtes des Nègres, fort d’une tradition
bien enracinée. Depuis quelques années maintenant une tendance prend
forme en hexagone et celle-ci se trouve aujourd’hui renforcée par les
récentes déclarations du candidat aujourd’hui président de la
république. La recrudescence de la Négrophobie mais
surtout sa négation reviennent en force dans un pays qui, par le passé
a réussi l’exploit de créer un code de chosification des Noirs.
De
l’hideux homoncule Eric Zemmour en passant par Pascal Sevran,
Finkielkraut jusqu’au président de la république et même jusqu’à
l’insignifiant "nostalgique" citoyen, le Noir est la cible de l’idéologie décrispée et qui entend réaffirmer ses penchants negrocides.
Pour
paraphraser Jean Paul Sartre, comment peut-on demander aux gens d’aimer
une entité qui est foncièrement contre eux ? Si pour des raisons qui
leur sont propres, les parents de ceux que l’on continue de considérer
comme des "choses" ont accepté faire certaines concessions, il est
observable que les enfants ne sont plus disposés à se faire marcher sur
les pieds, ni se faire courber la tête non plus quelque soit la méthode.
Comme
nous l’apprend le dicton,à force de cracher en l’air, il ne faut pas
s’étonner de recevoir les gouttes de crachats sur son nez.anti_bug_fck