CÔTE-D'IVOIRE, Le Lycée Blaise-pascal: LA REGRESSION EN MARCHE
Au moment où l'Europe fait le choix de se constituer en un grand ensemble pour des raisons économiques, démographiques, stratégiques et aussi surtout culturelles, l'Afrique fait le choix de continuer dans l'amoncellement, l'isolement par dislocation dans lequel elle a été assignée depuis 1884 par les politiques de prédation des européens. Pendant que l'Europe s'enracine dans son rejet de l'autre par le renouvellement de ses recettes d'hier, qui font de l'Afrique son paillasson pour emprunter l'expression et toutes ses allusions et connotations à la secrétaire d'état aux droits de l'homme en France, l'Afrique persiste à ne pas comprendre qu'elle est en guerre, et continue consciemment à se livrer à ses bourreaux.
C'est dans cet esprit que l'on pourrait classer la ré-ouverture en Côte-d'ivoire du lycée français Blaise Pascal et que la presse française (Gratuit N° 308 Direct-Matin du mercredi 3 septembre, page 07) reprend en ces termes bien ciblés: " Totalement détruit lors des violences anti-françaises de novembre 2004, le lycée français Blaise-Pascal d'Abidjan, en côte d'ivoire, a rouvert ses portes hier. Il accueille pour cette première rentrée 950 élèves de la sixième en terminale".
Les mots ayant un sens, chaque lecteur à travers le monde qui aura accès à ce journal, lira, comprendra et retiendra que: parce que haineux, nourrissant des sentiments anti-français, les ivoiriens s'étaient livrés à la destruction gratuite d'un lycée français (somme toute sur un territoire "indépendant" ivoirien). Minimisant, ignorant, crachant sur près de la centaine d'ivoiriens morts sous les balles des militaires français et la destruction de l'aviation et autres infrastructures, celui qui rapporte les faits met en exergue la violence mais bien plus, la haine gratuite des ivoiriens à l'endroit des français. Le contexte qui a conduit à cette violence n'est qu'un vulgaire détail et les morts ivoiriens avec; seul compte l'œuvre de civilisation de la France en terre africaine. Cette attitude ne surprendra plus que celui ou celle qui n'a pas compris les enjeux et continue à se nourrir, comme le disait Thomas Sankara: " ...des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère... ".
En plus d'une présence militaire dont on nous dit être le résultat des accords ???, qui lui assure la mainmise sur les richesses et leur pillage pour le bénéfice de sa population au détriment des ayants-droits, la France continue l'autre versant de sa politique de destruction du continent par la voie de la culture bien évidemment avec ses complicités africaines directes et indirectes (ici ceux et celles qui par ignorance, s'émerveillent devant la culture occidentale). En maintenant ses barbouzes africains au pouvoir par tous les moyens mêmes les plus scandaleux et antidémocratiques, l'hexagone continue sa colonisation en terre francophone pendant que l'Italie indemnise les libyens.
Les centres dits "culturels français", les établissements français sont ces moyens de pérennisation de cette mort programmée et acceptée par les africains. Qu'est ce qui justifie ce statut de privilégié de ces immigrés français en terre ivoirienne et africaine tout simplement ? Ne se pose t-il pas la question de leur intégration au même titre que la France la pose à ses immigrés sur son territoire ? Sont-ils tous en règle dans ces pays, où ils se font du fric comme me l'avouait un immigré français au Gabon incapable de dire un seul mot dans la langue de la localité où il se fait du pognon ?
Le vrai scandale vient du fait que, ce que la France ne permet pas aux africains sur son territoire, les africains avalisent, autorisent, cautionnement chez eux ces comportements perçus comme tares et concèdent à la France des libertés qu'ils ne concéderaient même pas aux leurs, sachant pourtant qu'ils sont méprisés et interdits de rester eux-même c'est-à-dire d'exprimer leur culture en terre hexagonale. La soumission à cette colonisation atteint le comble, lorsque ces établissements (Dominique Savio, Fustel Coulanges, Lycée Blaise-Pascal etc.) sont perçus par les africains comme des lieux de l'excellence poussant au snobisme et au mépris, ceux des compatriotes ayant fait le choix d'envoyer leurs progénitures dans les établissements locaux. Au poids des programmes scolaires déjà inadaptés et destructeurs de toute prise de conscience, s'ajoute celui de la glorification des héros venus d'ailleurs dans les frontons des établissements. Quelle galère !
Quel est l'intérêt de ce lycée Blaise-Pascal comme de biens d'autres en terre africaine, si ce n'est la pérennisation de la colonisation, de l'oubli des langues africaines, de la négation des héros africains, de négation de la culture africaine. Si ce n'est l' expression d'une culture hexagonale qui a résolumment décidé d'en finir avec une autre depuis l'expédition militaire de Napoleon Bonaparte en Egypte en 1798 et qui continue donc son travail de sape par des insituts et autres centres dits de "Savoir". Si ce n'est enfin l'aveu de faiblesse de l'Afrique incapable de défendre sa culture.