LE CAMEROUN SUR LE PIED DE GUERRE ?
Pendant que les puissances colonisatrices et principalement la Grande-Bretagne, la France et les États-unis divertissent, désinforment leur opinion publique et cherchent à braquer les Africains contre Robert Mugabe, elles se gardent bien et la France la première, de dénoncer les travers du roi du Cameroun qui, dans un ultime sursaut de conservation, de séquestration et de personnalisation du pouvoir vient de tailler la constitution à ses mensurations. Cette manœuvre ne serait pas complète s'il n'avait pas aussi, d'un autre côté, pris toutes les garanties de ne pas être poursuivi après sa magistrature dont on ignore quand elle prendra fin et aucune prophétie ne saurait déterminer la fin du règne du monarque camerounais. Deux observations nous viennent à l'esprit.
- Le président Paul Biya devenu de fait le Roi Biya 1er, avoue par cet acte qu'il commet des fautes, délits, crimes susceptibles de poursuites et reconnait sa vulnérabilité malgré tout.
- Il intègre néanmoins aussi que son règne aura sa limite dans le temps.
- Une fois de plus, preuve est faite que l'Europe fustige et éradique toujours ceux des africains qui les combattent dans leur exploitation séculaire de l'Afrique.
La France, habituée à instaurer et protéger les dictatures qui lui assurent la pérennité de sa main-basse (a) sur les matières premières et simplement sur toute l'économie des pays francophones en particulier [Le contrôle de la monnaie(1)], se garde de dénoncer cette entorse à la démocratie, et à la liberté; elle qui, comme on le voyait lors du parcours de la flamme olympique à Paris et la gesticulation qui a suivi, "protège les droits de l'homme partout dans le monde " comme on pouvait lire dans des banderoles couvrant des édifices tels la mairie de Paris etc. On l'a encore vu avec la protection apportée au président Idriss Déby. N'aurait-elle pas encore trouvé un remplaçant de bonne facture au président Biya qui lui assurera l'exploitation et le pillage des matières premières ?
- Une autre preuve s'il en était besoin, que la France et les européens n'ont jamais considéré et ne considèreront pas l'Afrique comme faisant partie du "monde", mais comme un réservoir dans lequel ils puisent tout jusqu'aux humains comme l'a encore illustré l'affaire de l'arche de Zoé.
- Les Africains ont l'obligation, l'urgence, la nécessité de combattre la France et les autres états colonialistes avec la même énergie à la hauteur du mépris qui leur est servi par les dites puissances. Ceci doit commencer par la destruction des symboles physiques (2) et mentaux.
Le remodelage de la constitution par Paul Biya est, à en croire certaines sources sur place, un facteur aggravant pour des émeutes qui, bientôt émailleront encore un peu partout le Cameroun comme en février dernier. Les partis d'opposition et la population qui en ont marre de cet énième affront de la France et de son serviteur en place depuis bientôt 30 ans, promettent des mouvements de fortes intensités. Prévoyant ces mouvements de ras-le bol, des déploiements de l'armée s'opèrent déjà un peu partout dans le pays. Les troupes de Koutaba commencent à renforcer Douala et Yaoundé pour mater la rébellion qui ne voudrait et ne saurait digérer une si grosse escroquerie.
Tout est à parier, qu'avec les déplacements des troupes que, le Cameroun va s'embraser dans les jours qui viennent. Les troupes françaises stationnées au Tchad, au Gabon seront toujours prêtes à donner le coup de main en cas de difficulté, selon le sacro-saint accord de défense. Et une fois de plus, c'est la population civile qui va trinquer et le pillage des biens des camerounais par la France et ses grands groupes continuera.
a- Le lecteur est, pour une meilleure compréhension de cette Main de la France sur le Cameroun, prié de lire l'excellent ouvrage de feu Mongo Beti "Main-basse sur le Cameroun".
1- La France exploite l'Afrique par le biais du Franc CFA
2-Détruire les symboles de l'occupation est un impératif de survie.